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Auteur(s) : terranova
Date de publication: 22 juin 2012
Editeur : terranova
Le constat
La France a pris un retard considérable depuis une quarantaine d’années sur les sujets liés à l’innovation. Le pays a en particulier manqué l’émergence puis « l’explosion » des nouvelles générations de hautes technologies. Les indicateurs macro-économiques traditionnels confirmant cette tendance sont nombreux mais insuffisants pour permettre d’identifier les causes structurelles de ce retard. La présente note s’attache à examiner les données micro-économiques liées à l’innovation, tant au niveau des entreprises que de la recherche, de l’enseignement supérieur et de l’ensemble des institutions engagées dans le système innovant. Cette analyse est suivie d’un ensemble de recommandations.
Une étude comparée des grandes entreprises innovantes sur trois pays (France, Allemagne, Etats-Unis) montre que la France ne produit plus de grandes entreprises innovantes depuis 40 ans, au contraire notamment des Etats-Unis qui sont désormais à l’origine de la quasi-totalité des grandes sociétés innovantes du monde occidental dans le secteur High Tech. Leurs caractéristiques essentielles (jeunesse des sociétés, intensité en R&D, concentration aux Etats-Unis, capitalisation boursière de ces entreprises 100 fois supérieure aux Etats-Unis par rapport à la France…) démontrent certains des points faibles de la France.
Parallèlement, l’analyse de l’enseignement supérieur et de la recherche montre que le système d’enseignement supérieur français est lui aussi dans une situation très difficile. Il parait inadapté, pauvre, fragmenté et surtout isolé, ce qui le rend très difficilement apte à jouer son rôle dans une économie dominée par la concurrence internationale des systèmes innovants :
La notion de « système innovant »
L’innovation étant un processus à la fois collaboratif et stochastique, elle doit s’inscrire dans le temps et permettre l’émergence d’un milieu, d’un écosystème innovant complet et compétitif sur le plan international. La note tente de répondre à cette problématique en s’appuyant sur quatre constats :
Le système universitaire et les laboratoires, le savoir et les détenteurs du savoir, sont des acteurs clés dans un contexte de compétition internationale sur l’innovation.
C’est sur ce système, et sur les équilibres qu’il requiert, qu’il convient donc de raisonner et de travailler.
Recommandations
L’écosystème innovant est, selon nous, au cœur du déficit français. Il est, par essence, impossible à « fabriquer », il ne peut que résulter d’un réseau de relations et de dépendances que ses acteurs constituent au cours du temps. Tout surcroît d’intervention directe et brutale de l’Etat en la matière serait peine perdue, voire destructeur. Il est possible de poser quelques principes généraux d’une nouvelle politique de l’innovation, adaptée à la situation française :
Partant de ces principes, les recommandations présentées concernent à la fois l’enseignement supérieur, le financement de l’innovation, le cadre fiscal et juridique, et les politiques de clusters et de pôles de compétitivité.
Concernant les universités et la recherche, sont notamment abordés :
Concernant le financement de l’innovation, le capital-risque et les fonds d’investissements :
Concernant les pôles de compétitivité, la politique publique semble globalement très inadaptée, même si certaines de ses composantes sont à retenir. En substance, la politique actuelle semble davantage procéder d’une variante de la politique d’aménagement du territoire, associée à une approche très administrative. Nous suggérerions, entre autres, de :
Concernant la fiscalité, l’environnement juridique et les politiques de soutien à la R&D et à l’innovation, les recommandations portent avant tout sur les objectifs de stabilité fiscale et de sécurité juridique pour les entreprises, les investisseurs et les individus. Les axes complémentaires comme un Small Business Act visant à améliorer l’environnement économique et les relations entre grands groupes et petites et moyennes sociétés innovantes pourrait jouer un rôle important dans le développement vertueux de l’écosystème innovant français.
Enfin, la création d’un Centre national de l’innovation est suggérée. L’idée n’est pas de façonner un nouvel établissement bureaucratique, mais de créer les conditions de possibilité d’une analyse critique et permanente du système innovant via la collecte de données, le benchmarking international, la mesure de performance ; l’objectif final serait la contrôle et l’aide à la décision.
Introduction
PARTIE I : VUE D’ENSEMBLE DE L’INNOVATION EN FRANCE
1. DEFINITIONS, ACTEURS ET STRATEGIES DE L’INNOVATION
2. DONNEES MACROECONOMIQUES COMPAREES : LA SITUATION DE L’INNOVATION EN FRANCE
2.1. Poids et évolution comparés des dépenses de R&D en France
2.2. Brevets et propriété intellectuelle
PARTIE II : ETAT DES LIEUX – ACTEURS ET DETERMINANTS DE L’INNOVATION
1. LES ENTREPRISES
1.1. Les grandes entreprises innovantes
1.2. Les enjeux du problème : illustration par l’exemple
1.3. Les marchés boursiers comme source de financement et de liquidité pour le secteur innovant
1.4. La création d’entreprise dans le secteur technologique français
2. LES UNIVERSITES ET LA RECHERCHE
2.1. Les universités et le système d’études supérieures – données globales
2.2. Les universités – données sur les établissements
2.3. Conclusion et pistes de réflexion
2.4. L’exemple du MIT – création d’entreprise, recherche et formation
PARTIE III : CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
1. LES POLITIQUES ACTUELLES
1.1. Introduction
1.2. La politique de stimulation du financement de création et de développement d’entreprises innovantes
1.3. Les politiques concentratrices
1.4. Les politiques incitatrices
2. SYNTHESE / QUELS OBJECTIFS POUR UNE POLITIQUE DE L’INNOVATION ?
2.1. Synthèse
2.2. La situation française
2.3. Les objectifs
3. RECOMMANDATIONS
3.1. Les principes généraux
3.2. Le financement de l’innovation – capital risque et fonds d’investissements
3.3. Les universités et la recherche
3.4. Pôles de compétitivité
3.5. Fiscalité, environnement juridique et politiques de soutien aux dépenses de R&D et à l’innovation
3.6. Le small business act
Annexe 1 – Liste complète entreprises/r&d
Annexe 2 – Tableau correspondance sectorielle
Annexe 3 – R&d/ca et r&d/employé high tech
Annexe 4 – Dépenses de r&d des grandes universites americaines
Annexe 5 – Classement des universités par dotation en capital / taille de fondation
Annexe 6 – Classement de Shanghaï
Annexe 7 – Synthèse du rapport Aghion 2010 sur la gouvernance des universités d’excellence
Annexe 8 – Classement des principales universités ayant déposé des demandes internationales selon le pct publiées
Annexe 9 – Classement du journal Nature sur ses 50 plus importants contributeurs (par établissement) en 2010
Annexe 10 – Top 100 Times higher education 2011-2012
Annexe 11 – Jeune entreprise innovante (JEI)
Annexe 12 – Crédit impôt recherche (CIR)